"ARTICLE ECONOMIQUE DE PRESSE"
REPRISE À CUSSANGY, LE CHAMPIGNON FAIT RECETTE
Corinne BRIDAN qui a repris la champignonnière de Cussangy compte bien appuyer sur le champignon et développer d’autres produits tel que la célèbre Fondue de
Champignons au Chaource et la fricassée à la bière de Saint-Martin.
A Cussangy, la Champignonnière fait recette depuis 30 ans. Corinne BRIDAN, aux commandes depuis juin dernier, veut s’appuyer sur le champignon. Histoire d’une reprise ambitieuse.
REPÈRES
CRÉATION : En 1985 par Evelyne POULAIN, reprise en juin 2016 par Corinne BRIDAN. Elle travaille avec ses deux fils, son beau-frère et une salariée.
PRODUCTION : 40 tonnes par an en culture hors sol et sans traitement. Variétés : champignon de PARIS, Pleurotes (grises, jaunes et roses) et Shiitaké.
VENTES : 74% en fondue de champignons au CHAOURCE et autres produits transformés, 20 % en champignons frais et 6% en produits du terroir.
“J’étais responsable administrative à la Coopérative Charles COLLIN à Fontette. Et je faisais 50 kms par jour. Quand j’ai appris qu’Evelyne vendait, j’ai eu le déclic. Reprendre la Champignonnière, c’était une évidence. J’habite à Cussangy, à 200m de l’entreprise. Et j’avais déjà créé une société de fleurs en 1995” raconte Corinne BRIDAN.
Pour autant, tout n’a pas été si simple pour monter le dossier de reprise. Ce fut même un parcours du combattant sur le plan financier. “Le Crédit Agricole, la Banque de la Champignonnière, m’a imposé un apport personnel conséquent mais aussi un prêt vendeur. C’est Mme POULAIN qui m’a octroyé un prêt pour le tiers du montant de la vente. Ensuite j’ai réussi à obtenir plusieurs prêts : 15 000 € avec Initiative Aube, 4 000 € avec le dispositif Nacre et 30 000 € avec la Région. On a pu ainsi finaliser le montage financier de la reprise et créer la société qui s’appelle désormais LES CHAMPIGNONS DE CUSSANGY” rappelle Corinne BRIDAN, qui a piloté la reprise avec ses deux fils trentenaires, Tony & Maxime.
“Tony a travaillé avec Evelyne POULAIN dès novembre 2015 pour apprendre le métier. C’est lui qui dirige aujourd’hui la production. On a repris également Brigitte BOUCHE, qui était là depuis quinze ans, et mon beau-frère, qui a une expérience en cuisine, nous a rejoint. C’est très familial ».
A 56 ans, la nouvelle chef d’entreprise n’en est pas à sa première reconversion.
“ON VA REFAIRE DE L’ÉLEVAGE DE PHOLIOTES ET ON TRAVAILLE DÉJÀ SUR UN PRODUIT TRANSFORMÉ À BASE DE PLEUROTES GRISES”.
Après avoir cousu pendant des années des pattes de chemise pour LACOSTE à CHAOURCE, l’ancienne bonnetière a décroché un DUT en gestion à Saint-Denis avant de travailler dans différents services de gestion et comptabilité, chez Devanlay, Troyes Aviation mais aussi à la Société Mécanique de Bernon ou encore à La Champenoise.
Corinne BRIDAN envisage cette nouvelle aventure avec de l’ambition.« L’entreprise est connue, avec des produits réputés comme la fondue de Champignons au Chaource. Elle a dégagé 345 000 € de chiffre d’affaires l’an passé. C’est une entreprise en bonne santé avec du potentiel qu’il faut développer. On a déjà changé le site internet (www.la-champignonniere.com) et on espère passer à 370 000 € cette année, soit une progression de 7 %” lâche Corinne BRIDAN, qui compte bien appuyer sur le champignon à l’heure où les consommateurs reviennent aux bons produits authentiques et fabriqués dans la région”. “On va sortir de nouveaux produits. On va refaire de l’élevage de pholiotes et on travaille déjà sur un produit transformé à base de pleurote grises”.
La fondue au Champignon au Chaource absorbe à elle seule plus de 16 des 40 tonnes de champignons produits chaque année par la Champignonnière dans ses bacs hors sol et sans traitement. Et quelque 5 000 bocaux sortent chaque mois du laboratoire de Cussangy pour être commercialisés, surtout en grande surface. “La fondue et les produits transformés représentent 74 % de nos ventes”, précise Corinne BRIDAN.
Mais au-delà de cette fondue best-seller, d’autres projets sont dans l’air. “On va sans doute créer pour cet été des séances de dégustation sur nos produits avec un espace extérieur. Et on a déjà commencé à travailler à étoffer la boutique de vente des produits du terroir. On a du sel de Guérande, des conserves d’algues et des rillettes de poissons de Roscoff. Tout se fait sur des échanges avec d’autres producteurs qui partagent la même façon de produire”, insiste Corinne BRIDAN, qui tient le même discours côté distribution.
« Actuellement, nos ventes se font à 75 % en grande surface et dans les petits commerces, à 20 % en vente directe avec les particuliers et à 5 % en circuit C.H.R (Café, Hôtels et Restaurants). On souhaite vendre plus en direct. Et on réfléchit pour rejoindre des groupements de producteurs, comme le Drive Fermier ou la Ruche qui dit Oui”.
THIERRY PÉCHINOT
RUBRIQUE ÉCONOMIE – EST-ECLAIR DU MARDI 22 NOVEMBRE 2016